Milton Friedman, éminent économiste du XXe siècle, a proposé une règle d’or pour la politique monétaire : la croissance de la masse monétaire doit être constante et modeste, alignée sur la croissance de l’économie. Cette approche vise à éviter les excès inflationnistes et les récessions brutales. En limitant les interventions discrétionnaires des banques centrales, Friedman prône une stabilité économique plus prévisible.
L’impact économique de cette règle se traduit par une réduction des incertitudes sur les marchés financiers et des cycles économiques moins volatils. En pratiquant une politique monétaire prudente et prévisible, les gouvernements peuvent favoriser un environnement propice à la croissance et à l’investissement.
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Plan de l'article
Qui est Milton Friedman et quelle est sa règle d’or de la politique monétaire ?
Milton Friedman, né en 1912 et décédé en 2006, est un économiste américain de renom, lauréat du prix Nobel d’économie en 1976. Son influence sur la pensée économique contemporaine est indéniable. Friedman est un fervent défenseur du monétarisme, une école de pensée qui met l’accent sur le rôle de la masse monétaire dans la détermination des niveaux de production et des prix.
Les principes fondamentaux de la règle d’or de Friedman
La règle d’or de la politique monétaire, telle que formulée par Friedman, repose sur plusieurs concepts clés :
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- La théorie quantitative de la monnaie : Friedman propose que la quantité de monnaie en circulation détermine en grande partie les niveaux de prix et de production.
- L’hypothèse du revenu permanent : Friedman formule cette théorie pour expliquer les comportements de consommation des ménages sur la base de leur revenu à long terme plutôt que de leur revenu actuel.
- Le taux de chômage naturel : Friedman développe cette idée pour démontrer qu’il existe un niveau de chômage auquel l’économie est stable, sans accélération de l’inflation.
- Le monétarisme : Friedman prône une croissance constante et modérée de la masse monétaire, en phase avec la croissance économique.
Comparaison avec d’autres théories économiques
Friedman critique vivement le keynésianisme, qui préconise une intervention accrue de l’État dans l’économie pour réguler les cycles économiques. Ses idées ont influencé des figures politiques telles que Margaret Thatcher et Ronald Reagan, qui ont appliqué des politiques économiques libérales inspirées de ses théories. Thatcher, en particulier, a aussi été influencée par les travaux de Friedrich Hayek.
Les principes fondamentaux de la règle d’or de Friedman
Milton Friedman a proposé plusieurs idées maîtresses qui composent sa règle d’or de la politique monétaire. Ces concepts, bien que théoriques, ont des implications pratiques majeures pour les politiques économiques.
Théorie quantitative de la monnaie
Friedman adopte la théorie quantitative de la monnaie, selon laquelle la quantité de monnaie en circulation influence directement le niveau des prix et la production économique. Ce postulat repose sur l’équation MV = PQ, où M représente la masse monétaire, V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau des prix et Q le volume des transactions économiques.
Hypothèse du revenu permanent
L’hypothèse du revenu permanent est une autre pierre angulaire de la pensée de Friedman. Il soutient que les individus basent leur consommation non sur leur revenu actuel, mais sur leur revenu anticipé à long terme. Cette vision contredit les modèles keynésiens qui se concentrent sur le revenu courant pour prévoir la consommation.
Taux de chômage naturel
Friedman développe aussi l’idée du taux de chômage naturel, qu’il définit comme le taux de chômage auquel l’économie ne génère ni accélération ni décélération de l’inflation. Selon lui, toute tentative de réduire le chômage en dessous de ce niveau par des politiques monétaires expansionnistes entraînerait une inflation sans bénéfice durable sur l’emploi.
Monétarisme
Le monétarisme, enfin, prône une croissance stable et prévisible de la masse monétaire, alignée avec la croissance économique réelle. Friedman critique les interventions discrétionnaires des banques centrales, qu’il juge sources de perturbations économiques, et plaide pour des règles fixes de gestion monétaire.
Comparaison avec d’autres théories économiques
Milton Friedman, critique acerbe des politiques keynésiennes, se distingue par sa vision rigoriste de la gestion monétaire. Contrairement à John Maynard Keynes, qui prône une intervention active de l’État pour stabiliser l’économie, Friedman défend une approche plus restreinte et prévisible de la politique monétaire.
Keynésianisme vs Monétarisme
Face aux crises économiques, les keynésiens recommandent des dépenses publiques accrues pour stimuler la demande globale. Friedman, en revanche, préconise une croissance stable de la masse monétaire, rejetant les interventions discrétionnaires qu’il juge sources d’instabilité.
Influence de Friedrich Hayek
Friedman partage plusieurs points de vue avec Friedrich Hayek, autre figure emblématique de l’école autrichienne. Tous deux dénoncent l’interventionnisme étatique et soutiennent que les marchés, s’ils sont laissés à eux-mêmes, tendent vers l’équilibre. Margaret Thatcher, influencée par Hayek, adoptera certains principes monétaristes dans ses politiques économiques.
Approche comparative
- Keynésianisme : Intervention publique pour réguler la demande.
- Monétarisme : Règles fixes pour la croissance de la masse monétaire.
- École autrichienne : Rejet de l’intervention étatique, croyance en l’autorégulation des marchés.
La critique de Friedman envers le keynésianisme se traduit concrètement par sa désapprobation des politiques de relance budgétaire. Il insiste sur le fait que ces mesures ne produisent que des effets temporaires et inflationnistes, sans bénéfice durable sur le chômage ou la croissance économique. Pour lui, seule une gestion prudente et prévisible de la monnaie peut garantir la stabilité économique.
Impact économique de la règle d’or de Friedman
Milton Friedman, conseiller de Nixon et Reagan, a influencé nombre de dirigeants par sa vision monétariste. Son idée d’une croissance stable de la masse monétaire a trouvé écho chez Margaret Thatcher et Paul Volcker, ancien président de la FED. Ce dernier, appliquant des mesures strictes, a réussi à juguler l’inflation galopante des années 1980.
Influence sur les politiques économiques
La règle d’or de Friedman a aussi guidé les actions des Chicago Boys, conseillers économiques d’Augusto Pinochet au Chili. Ces économistes, formés à l’université de Chicago, ont mis en œuvre des réformes drastiques, basées sur les principes monétaristes. Ces mesures ont transformé l’économie chilienne, mais non sans controverses.
Critique du système de Bretton Woods
Friedman a aussi critiqué le système de Bretton Woods, prônant des taux de change flottants plutôt que fixes. Sa collaboration avec Anna Schwartz a permis de démontrer comment les politiques monétaires pouvaient affecter les cycles économiques. Ben Bernanke, ancien président de la FED, a exprimé son admiration pour Friedman, soulignant son impact durable.
Concepts monétaristes clés
- Croissance stable de la masse monétaire : Éviter les à-coups économiques.
- Taux de chômage naturel : Reconnaître l’impossibilité d’éliminer totalement le chômage.
- Théorie quantitative de la monnaie : Relation directe entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau général des prix.
Ces idées restent influentes, même si leur mise en œuvre a varié selon les contextes et les pays. La FED, sous Bernanke, a par exemple adapté ces principes pour répondre à la crise financière de 2008, démontrant ainsi la flexibilité et l’actualité des enseignements de Friedman.